Russie, le poison autoritaire
52 min | Stéphane Bentura | 2021
en coproduction avec ARTE GEIE et VFS Films (Lettonie)
en collaboration avec SVT, RTBF, RTS, CANAL+ Pologne, Ceska Televizie, LTV
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avec le soutien d'Europe Créative, du CNC et Procirep/Angoa
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Ventes internationales: JAVA FILMS
Depuis le retour surprise d’Alexei Navalny en Russie en janvier 2021, le monde a découvert l’existence d’une autre Russie que celle de Vladimir Poutine. Une Russie des mécontents.
Pendant près d’un an le réalisateur Stéphane Bentura a filmé Olga, Alina, Aidar, Vladimir, issus de cette Russie des mécontents de la société civile, qu’Alexei Navalny a réussi à fédérer depuis la tentative d’assassinat au poison militaire russe Novitchok dont il a été victime en août 2020.
Qui sont-ils, que veulent-ils, combien sont-ils ces opposants ?
Souvent jeunes et instruits, on découvre qu’ils sont depuis plusieurs années la cible d’une répression qui va crescendo, sous couvert d’une application stricte de la loi et de l’ordre. En réalité, cette pression est taillée sur mesure pour légaliser une répression qui refuse de dire son nom.
Entre peur et détermination, certains n’ont aujourd’hui pas d’autre choix que la prison ou l’exil, comme aux pires heures des dissidents soviétiques. 30 ans après la disparition de l’URSS, le récit des prisonniers politiques réfugiés à travers l’Europe fait froid dans le dos : est-il possible qu’une telle violence existe encore ? Des images à la limite du supportable sont là pour le confirmer.
Et l’autre Russie, celle qui continue de croire en Vladimir Poutine, qui est-elle et dans quel monde narratif, bâti par la propagande des chaînes de télévision officielles, vit-t-elle ? Grâce à ses talents d’orateur et au battage médiatique de ses chaînes aux ordres, le président russe réussit encore à convaincre, jusqu’en Occident, qu’il est populaire, modeste et irremplaçable.
C’est ici que ce documentaire apporte un décryptage sur la posture narrative du Kremlin : victime de la « Russophobie » d’un Occident diabolisé, la Russie dépenserait 4% de son PIB (2% en France) pour se protéger d’une invasion de l’OTAN, comme aux heures les plus sombres de la Guerre Froide entre les États-Unis et l’Union soviétique. Un économiste en exil à Paris avance une explication plus simple : et si cette militarisation visait à masquer l’ampleur de la corruption, le gaspillage de l’argent du gas russe, et les promesses socio-économiques non tenues de Vladimir Poutine ?
Alors, 30 ans après sa chute, que reste-t-il de l’Union soviétique ? Entre la Russie idéalisée de Poutine bâtie sur la victoire de 1945, et les mécontents qui ont surnommé le parti présidentiel le parti « des escrocs, des voleurs et des assassins », deux Russies coexistent. Une qui vit dans le passé et l’autre, qui aspire à un autre avenir.
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